mercredi 9 décembre 2009

Brocante : Les trouvailles du marché du Plan Cabanes de Montpellier

Sur la petite place montpelliéraine du Plan Cabanes se tient chaque mercredi la « Broc-Art ». Une modeste brocante qui réunie quelques chineurs et bouquinistes du coin.


Le Plan Cabanes se présente sous la forme d’un triangle. Délimité d’un côté par le boulevard Gambetta, les abords de la place donnent une impression de chantier.

Les travaux de la ligne 3 de tram-way entraîne son lot de pelleteuses et leurs perturbations. En face, l’auto-école Bouscaren, centre de formation de moniteurs, compte six voitures garées en enfilades sur la partie piétonne. Des échaffaudages encadrent une petite boucherie et une boutique de vêtements fermée définitivement, formant le troisième côté du triangle.

Ce mercredi matin, l’atmosphère est tranquille. Quelques vieux assis sur un banc sont plongés dans une discussion animée en arabe à côté de l’entrée du lycée privé La Merci. Le dernier stand s’installe sur la place.

Quelques passants jettent un coup d’œil sur les étalages. Il y a beaucoup de vieilleries. Houssine, vendeur de tout et de rien, harrangue les clients qui s’approchent de ses marchandises. Sur son stand, une quinzaine de chaises de styles très différents. Il y en a pour tous les goûts : Du bois verni aux sièges hauts, en passant par les chaises vertes que l’on verrait bien autour d’une table de jardin ou sur le patio. D’ailleurs, Jean-Pierre, le vendeur d’en face, en prendra une.

Les petites voitures en plastique font le bonheur des tous petits. Hugo les contemple avec envie, sur sa trotinette multicolore. Sa grand-mère s’étonne : « Tu en veux deux, toi ? ». Après avoir conclu le marché, elle commente : « On a dépensé beaucoup plus que la semaine dernière ».

A même le sol, un cor de chasse trône au milieu des babioles. Un cendrier estampillé « Byrrh », un vin d'apéritif catalan, vient se mêler à des magazines des années soixante-dix.

Dans une caisse, une pile de journaux révèle les archives du Crapouillot. A l’origine, un périodique de la Première Guerre mondiale. Un vent de Mai 68 souffle sur la « nouvelle formule ». L’éditorial est stupéfiant : « Il nous a paru juste et salutaire que le Crapouillot leur dise à tous leurs quatre vérités. » Le prochain numéro sur « l’histoire secrète de la cinquième République » sera « historique et démystificateur ». Tout un programme !

Les ouvrages à vendre valent le détour. Un livre de Pierre Mendès-France datant de 1954, La Science économique et l’action. Ou encore un Littré de 1960, célèbre dictionnaire de la langue française. Serait-il prêt à accueillir le mot « texto », entre « textilité » – « propriété des corps textiles » – et « textuaire » – « livre où il n’y a que le texte, sans commentaire, sans notes » ?

Jean-Pierre « le petit livraire », c’est son surnom, montre à la demande son « livre à 300 € ». Un exemplaire des Fables de La Fontaine relié par Thoutvenin, en cuir de Russie. Mais où trouvent-t-ils donc toutes ces pépites ? Pascal livre son secret : « Je récupère les bouquins chez les particuliers, dans les salles de vente, à Emmaüs, à Gibert. » De véritables chineurs.


Broc-Art, de 9 h à 17 h tous les mercredis, sur la place du Plan Cabanes à Montpellier.

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