lundi 6 février 2006

CPE : Entre fatigue enseignante et revendications appuyées


Lycée Jean Moulin, Béziers. Ce jeudi 2 février, un nouvel appel à la grève a été lancé par la FSU, la CFDT, la CFTC, la CGT et Force ouvrière.

D’après la Fédération syndicale unitaire (FSU), « on a compté 50% de grévistes entre 8 heures et 10 heures » dans le plus gros lycée du bitterois. D'un côté, des professeurs désabusés. Les enseignants ayant assuré les cours ne voient aucun motif sérieux pour « perdre » leur journée. De l'autre, la volonté d'agir. Les professeurs en grève en profitent pour multiplier les revendications.

11 heures. Un professeur de mathématiques sort de clorsque il aura pris de l'ampleur ». Pour lui, « cette grève n'est pas la plus efficace ». Il est bien décidé à assurer les cours aux classes de terminale. Pour ces élèves, il y a un enjeu à la fin de l’année : Le baccalauréat.

Au lycée Jean Moulin, le nombre de candidats récalés au bac en 2005 a atteint un taux plus bas qu'à l'accoutumé. Le proviseur n'a pu que s'inquiéter de voir son lycée classé parmi ceux qui détiennent les chiffres de réussite les plus catastrophiques de l'académie de Montpellier. La crainte de mettre les élèves dans une situation délicate demeure très présente au sein du corps enseignant.

Un climat de doute et de questionnement également quant à l'utilité de grèves répétées, jugées mineures par les autorités gouvernementales. « J’ai une famille à nourrir » explique un professeur d'histoire-géographie non-gréviste et une professeure d’italien proche de la retraite.

Le gouvernement « ne se préoccupe pas des jeunes »

Dans la salle des prof, un cercle d’enseignants discute de la grève. « Dans le corps professionnel, ils sont malheureusement de plus en plus rares à se syndiquer » indique M. Carvin, élu au conseil d'administration du lycée. Pour ce syndiqué FSU, le gouvernement « ne se préoccupe pas des jeunes ».

Il dénonce la suppression de postes liée à la loi De Robien. Huit postes et demi en paient les frais au lycée Jean Moulin. « Il y a de plus en plus d'élèves, et de moins en moins de professeurs, » s’exclame M. Carvin. Le mécontentement est latent : Réduction du budget introduite par le plan Fillon, réduction des heures de cours accordées aux formations tertiaires, fermeture de cinq classes à la prochaine rentrée scolaire.

Pour la rentrée 2006, M. Carvin prévoit un effectif moyen de trente-trois élèves par classe. Trois élèves de plus comparé à la moyenne de l'année scolaire actuelle. Une situation à laquelle s'ajoute la suppression progressive des dédoublements d’horaires. Le nombre de ZEP sera divisé par 7 au sein de la région Languedoc-Roussillon, passant de cinquante-six à huit zones.

« On va à Montpellier cet après-midi pour manifester, » annonce un jeune professeur de mathématiques.

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